Limites et risques des traitements conventionnels à base de cortisone et d’anticorps monoclonaux
Comment s’en sortir de l’inflammation de la peau chronique? Dans cet article (il y aura une suite), on explore les traitements conventionnels que sont la cortisone et les anticorps monoclonaux.
Depuis plusieurs décennies, le principal protocole médical proposé en cas de dermatoses inflammatoires consiste en l’administration de :
- Corticostéroïdes, aussi appelés stéroïdes topiques ou encore dermocorticoïdes,
- Ou encore d’anti-inflammatoires sous forme d’anticorps monoclonaux.
Qui suis-je? Je m’appelle Virginie et je suis :
- praticienne en Art du Kobido
- blogueuse sur la dermatite atopique et autres affections cutanées « de civilisation »
- et bientôt herbaliste phytothérapeute
Dans cet article, je fais le point sur les protocoles de dermatologie conventionnelle. Purs traitements symptômatiques de l’inflammation de la peau, ceux-ci sont loin de refléter l’ensemble des traitements possibles. Et ils présentent des limites et des risques.
Dans le prochain article, je vous expliquerai donc le grand intérêt de découvrir des méthodes et pratiques anti-inflammatoires naturelles, qui sont trop méconnues… Je vous décrirai donc certains protocoles naturels anti-inflammatoires tels que je les pratique, dont le toucher thérapeutique. Ainsi que la force de la phytothérapie pour lutter contre les pathologies inflammatoires de la peau.
Plan de l’article
I/ Inflammation de la peau : qui suis-je pour vous en parler?
D’où je vous parle, à qui avez-vous l’honneur…? 😉
II/ Comprendre l’inflammation de la peau aujourd’hui
Petites perspectives sur l’inflammation chronique, triste caractéristique de notre civilisation.
III/ Le classique combo cortisone / émollient
Le protocole standard depuis plusieurs décennies….
IV/ Autre remède en plein boom : les anticorps monoclonaux
Ah, le fameux Dupixent ou Dupilumab. Comment ça marche? Est-ce vraiment différent de la cortisone? Est-ce sans dangers?
Conclusion
Mais avant de commencer, j’ai déjà quelques questions pour vous : quelle est votre expérience en matière de traitement anti-inflammatoire? De quelle pathologie cutanée inflammatoire souffrez-vous? Avez-vous recours aux crèmes médicaments anti-inflammatoires? Avez-vous mis en place une alimentation, un mode de vie et des pratiques anti-inflammatoires naturelles pour lutter contre votre maladie inflammatoire de peau chronique? Dites-le nous en commentaire sous l’article, vos témoignages sont précieux, je les lis et y réponds toujours 😉
Cet article est pour vous… si vous ou un proche souffrez d’inflammation de la peau et en particulier d’une maladie inflammatoire cutanée comme :
- la dermatite atopique,
- le psoriasis,
- l’acné inflammatoire,
- le lupus,
- l’urticaire chronique,
- la dermite seborrhéique
- etc…
On a vu dans l’article précédent le secret n°1 du Kobido : l’art thérapeutique du Kobido constitue une excellente méthode de libération émotionnelle. Avant de vous livrer le secret n°2 dans le prochain article : (l’effet anti-inflammatoire des soins Kobido, mais chuut!)… On fait le point sur les méthodes conventionnelles.
I/ Inflammation de la peau : qui suis-je pour vous en parler?
Je m’appelle Virginie et je souffre d’une maladie inflammatoire chronique qui s’appelle la dermatite atopique
Pendant près de 30 ans, j’ai vécu bon gré mal gré avec cette maladie inflammatoire de la peau, handicapante et très affichante, jusqu’à ce que je découvre que je pouvais la gérer, la moduler, la modérer… Et même la rendre silencieuse, c’est-à-dire asymptomatique, l’immense majorité du temps.
Je vous partage sur ce blog toutes mes connaissances, remèdes, soins, que je me suis mises à rechercher, affiner, cumuler, vérifier.
Mon e-book, une mine d’infos : téléchargez-le maintenant 🙂
J’ai résumé les 10 points les plus importants pour soigner votre eczéma atopique de façon naturelle, durable et « à la racine » dans mon e-book (voir encadré à droite ou sous l’article), que je vous invite grandement à télécharger – les retours que j’ai reçus sont dithyrambiques (en toute modestie!) : ne vous privez pas de mon retour d’expérience… Qui vous fera gagner un temps et un confort de vie précieux tant dans la compréhension que dans la prise en charge de votre inflammation de la peau chronique.
Bien sûr, je me base sur la dermatite atopique, mais les personnes soufrant des autres pathologies mentionnées en début d’article trouveront de nombreux conseils bénéfiques pour leur pathologie. De manière générale, mon blog s’adresse à toutes et à tous et sera en particulier bénéfique pour les personnes concernées par une maladie inflammatoire chronique.
II/ Comprendre l’inflammation de la peau aujourd’hui
Les maladies inflammatoires chroniques sont en plein boom aujourd’hui
Or, les maladies inflammatoires, qui touchent des organes différents : peau, muqueuses, intestins, glandes surrénales, etc, ont des caractéristiques communes. La première, c’est un processus inflammatoire qui se chronicise d’une part. D’autre part, elles font partie de la grande famille des maladies de civilisation (ou maladies du siècle), qui n’ont pas fini de faire parler d’elles – elles connaissent une augmentation effrayante depuis plusieurs décennies.
On va voir l’analyse passionnante de Luc Périno, médecin éclairé, à leur sujet…
L’augmentation des maladies inflammatoires chroniques lue au prisme de la biologie évolutionniste.
Je vous cite un extrait. C’est passionnant. Je cherchais un scientifique avec un regard élargi sur les questions de santé et l’inflammation : je l’ai trouvé.
Le point de vue discuté ci-dessus suggère que plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’augmentation d’incidence des maladies inflammatoires.
Premièrement, le compromis coût-bénéfice des défenses inflammatoires a été optimisé pour un environnement qui n’existe plus pour la plupart des populations humaines, en particulier dans les pays industrialisés […]De plus, certains animaux peuvent modifier l’environnement à des degrés divers pour répondre à leurs besoins, processus connu sous le nom de ‘construction de niche’. Des exemples de construction de niche humaine comprennent l’agriculture, l’alimentation de type occidentale, l’habitat urbain, l’utilisation de vêtements, les produits d’hygiène, les antibiotiques et d’autres médicaments. Les êtres humains comptent sur la construction de niche plus que tout autre organisme, et cela est responsable des changements rapides et sans précédent de notre environnement moderne. Cette rapide modification de multiples facteurs environnementaux, par la construction de niche, modifie à son tour le rapport coût-bénéfice optimal de nombreux traits, y compris la réponse inflammatoire (Figure 1). Par conséquent, les processus inflammatoires peuvent être mal engagés, ou dérégulés, provoquant une perturbation de l’homéostasie et favorisant certaines maladies, comme l’atopie, les maladies cardiovasculaires, l’obésité et le diabète de type 2.
D’après Luc Perino, médecin, écrivain et essayiste, diplômé de médecine tropicale et d’épidémiologie, et « infatigable militant de la vulgarisation des sciences médicales et biologiques », article « Evolution des maladies inflammatoires : revue«
Et l’on comprend que le mode de vie actuel (sédentaire, assis, alimentation transformée et pauvre en nutriments, hygiène exagérée….) est une cause majeure des maladies inflammatoires chroniques. MAIS il y a une bonne nouvelle : s’il y a un problème identifié, c’est bien, les solutions ne sont plus très loin….
Je revisite ainsi ma Devise Shadock préférée : « s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème! »…
On n’a pas de solution pour votre maladie inflammatoire chronique de la peau… Donc vous n’avez pas de problème! Youpi! Dossier classé. Vous voilà bien avancé, vous avec votre psoriasis récalcitrant, avec votre eczéma récidivant, votre pelade coriace, votre vitiligo têtu…
Mais en toute logique shadock, ne peut-on pas en déduire que : « s’il y a un problème, c’est qu’il y a une solution », non?! 🙂
Encore faut-il identifier le problème (=la cause). L’eczéma est-il vraiment une maladie incurable comme c’est râbaché sans cesse : « on ne guérit pas de l’eczéma », « c’est à vie »… ? Je ne le crois pas, lisez mon expérience! De nombreux parcours de rémission et de « silenciation de la maladie » donnent espoir!
Pourtant… si vous avez une maladie inflammatoire, vous avez déjà dû rencontrer l’écueil et l’océan de solitude à la question du « pourquoi? ».
« Pourquoi j’ai cette maladie? »
« Pourquoi de plus en plus d’enfants sont touchés »?
J’ai l’impression que poser cette question à un médecin est très (im)pertinente. La question tabou. Or, sans cette question, comment traiter le fond du problème?
D’autant qu’on l’a vu, on a bien des éléments de réponse, puisqu’on sait que les maladies qui prennent la forme d’inflammations de la peau sont des maladies du monde moderne. Ce qui en soit apporte déjà des éclairages.
Penser soigner l’eczéma sans toucher ses causes, « juste » en annulant localement l’effet inflammatoire, pendant une vie entière… ça semble absurde un peu, non?
C’est ce que propose pourtant l’offre médicale actuelle… ça laisse songeur.
Eczéma inflammatoire ou allergique?
L’eczéma atopique est une inflammation, pas une allergie.
L’eczéma atopique, contrairement à l’eczéma allergique, déclenche le système immunitaire inflammatoire (et non allergique!) C’est pourquoi les tests à IgE sont la plupart du temps négatifs : car les allergènes déclenchent une réaction immunitaire inflammatoire et non allergique!
A noter que dans 40% des cas (« seulement »…) l’exposition récurrente à des allergènes va finir par déclencher une allergie, et donc l’activation du système immunitaire allergique.
Comme ma dermatologue favorite Mag Da l’explique bien, le système immunitaire inflammatoire est « tout feu tout flamme ». Et les flammes, ce sont l’inflammation (ça chauffe, ça gonfle, c’est « le feu »…)
A maladie de civilisation, réponse synthétique et allopathique… ou physiologique et holistique?
La cortisone : une béquille
Mon point de vue (sauf cas particuliers) sur la question de l’inflammation de la peau, c’est que les médicaments de synthèse, l’approche allopathique de traitement du symptôme seulement, et bien c’est un peu de la poudre aux yeux. Ou une béquille. Qu’on s’entende bien : c’est parfois utile, les béquilles, et je ne milite pas contre les béquilles, je vous assure!
Mais se reposer exclusivement sur des béquilles, c’est vraiment passer à côté de son confot de vie à long terme, et de solutions durables et pérennes pour aller mieux!
Point sur les méthodes allopathiques
Dans le cas de l’eczéma atopique, la béquille c’est bien sûr la grande famille des stéroïdes topiques : crèmes à base de cortisone classiquement (diprosone, nérisone, protopic, etc etc…), et traitements anti-inflammatoires plus généralement. Je précise ce dernier point car aujourd’hui les cures de dupixent ou dupilumab*, semblent de plus en plus largement préconisées pour les cas sévères de dermatite atopique, au sein des CHU. On verra ça dans la partie dédiée de l’article.
III/ Le classique combo cortisone / émollient
Emollients : sans risque?
Je vous invite à lire à ce sujet l’article que j’ai rédigé à l’invitation du blog Les Secrets de Hashimoto, sur une autre maladie inflammatoire chronique qui est la Tyroïdite de Hashimoto. Qui explique notamment comment l’usage permanent d’émollients peut rendre la peau sèche paresseuse et dépendante, et présente des alternatives.
La tentation de la cortisone
Quand on enchaîne les crises d’eczéma, qu’on n’a pas cherché à adapter son mode de vie ou son alimentation, ou qu’on a pas trouvé de façon convenable et durable d’améliorer la situation… quand le moral, voire la santé mentale en prend un coup… quand on n’en peut plus de voir son enfant se gratter et que rien ne semble améliorer son inflammation de la peau…
La tentation est grande et légitime de soigner avec la cortisone. Le mieux c’est que ça soulage trsè rapidement. Mais le problème, c’est que l’amélioration est souvent de courte durée, que l’effet rebond est majeur, et qu’on n’améliore pas le fond du problème… Cette situation vous parle?
Je ne prétends pas qu’il ne faut jamais y avoir recours. Et je rappelle ou précise aux nouveaux lecteurs que je ne suis pas médecin! Mais je sais d’expérience (en tant que patiente touchée, de mère d’un enfant touché et de blogueuse investie dans ce domaine de l’ecéma atopique et des maladies inflammatoires en général) que :
- la cortisone n’est pas une panacée, et qu’un usage récurrent sur le long terme n’est pas sans conséquences.
- il existe des façons éprouvées et naturelles de rendre nos maladies quasi silencieuses, c’est-à-dire asymptômatique, en agissant de façon globale, cohérente, adaptée à chaque cas.
Les stéroïdes topiques et leurs effets secondaires
On connaît aujourd’hui la possibilité d’effets secondaires néfastes – voire graves – d’un usage prolongé et répété de crèmes à base de cortisone. « On » signifiant une grande proportion des personnes touchées… Car les corporations médicales française ou américaine (contrairement aux corporations australienne, japonaise ou anglaise… allez savoir pourquoi… la cohérence du discours « scientifique » médical…) s’obstinent à refuser de reconnaître le syndrôme de sevrage des dermocorticoïdes comme maladie iatrogène, c’est-à-dire déclenchée par un traitement médicamenteux.
Ce syndrôme est mieux connu sous le nom anglais de TSWS (Topical Steroid Withdrawal Syndrom), ou encore parfois Red Sleeves Syndrom ou RSS. La référence en la matière est le collectif ITSAN pour International Topical Steroid Awareness Network.
& je vous invite encore une fois à télécharger mon e-book à droite ou sous l’article, et à en lire l’introduction qui évoque ce sujet en détail et vous indique un film documentaire sur le sujet 🙂
Mode d’action des dermocorticoïdes pour limiter l’inflammation de la peau
L’eczéma atopique s’explique par 2 ou 3 grandes caractéristiques physiologiques :
- Une peau poreuse, peu étanche : un problème de structure de la barrière cutanée.
- Un système immunitaire inflammatoire hyperactif – d’où le fait que la dermatite atopique,de même que les autres maladies de peau précitées, sont qualifiées de maladies inflammatoires « dysimmunitaires »
- Et parfois des facteurs héréditaires – ex : mutation du gêne codant de la filaggrine pour les peaux atopiques, mais c’est une minorité de cas, et ces faiblesses immunitaires ne sont jamais seules dans le déclenchement du symptôme. On ne peut pas blâmer exclusivement la génétique!
Or que font les crèmes et pommades à base de cortisone (dermocorticoïdes) ? Elles
agissent en modulant l’expression génique d’un certain nombre de protéines impliquées dans la réaction inflammatoire.
exercent une activité immunosuppressive locale, utile dans le cadre de pathologies faisant intervenir le système immunitaire (eczéma par exemple)
Collège national de pharmacologie médicale
… Ce qui explique le fameux combo corticoïdes / émollient : l’émollient pour réétanchéifier la peau, et le corticoïde pour inhiber la réponse immunitaire. Magique non?
Pas tant que ça, en fait… Pourquoi? Et bien parce que ce combo ne traite pas la cause du problème. Et parce que les corticoïdes ne sont pas aussi neutres sur la santé que les corporations médicales et pharmaceutiques voudraient le faire croire.
Petits exemples :
Risques associés aux dermocorticoïdes
…mais [cette activité immunosuppressive locale est] également responsable du risque infectieux associé à une utilisation prolongée. »
Collège national de pharmacologie médicale
C’est ainsi que les personnes ayant recours à la cortisone connaissent souvent intimement l’impétigo…
Et je mentionne aussi la contradiction qu’il y a entre ce type de traitements et une autre caractéristique des peaux atopiques : leur déséquilibre caractéristique de la flore cutanée, typiquement colonisée par le staphylocoque doré. Ce dernier entretient le cercle vicieux de l’inflammation et des infections cutanées qui bien souvent complètent le tableau de l’eczéma atopique.
Donc si on désactive la réponse immunitaire, on laisse aussi le champ libre aux staphylocoques dorés! Ce pourrait être une des explications du fameux effet rebond!
Autres effets localisés ou généralisés de l’usage prolongé / abondant / récurrent des dermocorticoïdes
Les effets secondaires à long terme des corticostéroïdes peuvent se répartir en effets localisés (touchant la peau) et systémiques (touchant l’ensemble du corps). Voyons les effets localisés connus :
Effets localisés
– atrophie cutanée (la peau s’amincit) qui rend la peau pâle et ridée où les vaisseaux sanguins sont visibles [je précise que c’est mon cas sur les zones que j’ai traité avec de la cortisone par le passé, et donnt la peau était fine à la base : plis du coude et plis du genou. Aujourd’hui, la face interne de mes avants-bras connaît une atrophie cutanée]
– vergetures [j’ai eu l’occasion des les constater dans mon activité de coach poru Faire Peau Neuve]
– croissance plus rapide du système pileux
– dépigmentation (couleur) sur de petites zones de peau [c’est mon cas aussi]
– guérison des plaies difficile [et aussi, autour des zones traitées à la cortisone]
– irritation cutanée;
– tâches rouges sur la peau;
– acné ou rosacée (un trouble qui entraîne une rougeur du visage) : peut survenir si des corticostéroïdes topiques sont utilisés sur le visage;
– télangiectasie (télangiectasie rouge en araignée).
Santé Chez Nous, agence digitale canadienne de contenu santé
Effets contre-productifs sur le long terme :
J’en profite pour mentionner que l’usage répété de stéroïdes topiques affaiblissent la couche granuleuse de l’épiderme. Or c’est cette couche qui permet la production de la fameuse filagrine (parfois dite aussi filaggrine), indispensable pour permettre une bonne liaison entre les cellules de la peau, mais aussi de céramide (le ciment inter-cellulaire).
A long terme, en affectant cette couche granuleuse, l’usage des stéroïdes vient accentuer un terrain propice à l’eczéma en enlevant à la peau des capacités déjà souvent insuffisantes d’étanchéité.
IV/ Autre remède en plein boom : les anticorps monoclonaux
Et pour ne pas le nommer, le Dupixent!
C’est un anti-inflammatoire qui n’est pas dérivé du cortisol, comme l’est la cortisone, et qui inhibe d’autres facteurs d’inflammation : les interleukines 4 (IL4) et 13 (IL13).
« Dans les cas sévères et réfractaires, des immunosuppresseurs oraux (par exemple, la cyclosporine, l’azathioprine) ou des anticorps monoclonaux peuvent être utilisés. Le dupilumab est un anticorps monoclonal approuvé pour le traitement de l’eczéma modéré à sévère, et est administré par injection sous-cutanée toutes les deux semaines »
Santé Chez Nous, « Traitements pour l’eczéma : innocuité »
Selon un principe similaire aux stéroïdes topiques (anti-inflammatoire par blocage de la signalisation de certaines protéines inflammatoires), le Dupixent ou Dupilumab vient bloquer la signalisation de protéines spécifiques que sont les IL4 et IL13 donc.
Interleukine 4 et interleukine 13, qu’est-ce que c’est?
L’IL4 vient moduler la réponse immunitaire, et l’IL13 « est un régulateur central de la synthèse des IgE« .
Donc en gros, avec le Dupixent, comme avec la cortisone, le processus inflammatoire est stoppé à la source.
Comment? En désactivant localement la réponse immunitaire du corps.
Pourquoi y a-t-il réponse immunitaire du corps, déjà (cas de la dermatite atopique)? Et bien, suite au franchissement de la barrière cutanée poreuse des peaux atopiques…
Par qui? Par des agents (poussières, eau, air, laine, agents chimiques et mécaniques… Tout, potentiellement…) qui deviennent pathogènes.
Pourquoi pathogènes? Dans le sens où ils ne devraient pas franchir cette barrière topique…
C’est bon, vous suivez bien? 🙂
Je cite le communiqué de presse de 2021 du laboratoire Sanofi, derrière le Dupixent :
« Les données approfondies relatives à Dupixent qui seront présentées dans le cadre de ces congrès internationaux illustrent l’impact de Dupixent sur les signes et symptômes de la dermatite atopique modérée à sévère et sur la qualité de vie des patients, dès l’âge de six ans, en plus de confirmer la nécessité d’étudier la sécurité et l’efficacité à long terme de traitements qui ciblent l’inflammation de type 2 »
No comment…
L’inflammation de type 2, qu’est-ce que c’est?
L’inflammation de type 2 est une réponse physiologique du système immunitaire qui permet de protéger l’organisme contre des infections (bactéries, virus, parasites), des produits irritants ou des allergènes de l’environnement.
Laboratoire Sanofi
Pour le Dr Alexander Zink, dont les propos ont été mis en forme par le site Décision Santé, cette inflammation de type II correspond à
une réponse hyperactive du système immunitaire et se caractérise par une production excessive de cytokines de type 2 (IL-4, IL-13, IL-5), responsables d’une cascade de phénomènes inflammatoires.
Décision Santé
D’où l’idée de désamorcer ces marqueurs inflammatoires, un peu « tout feu tout flammes »… rien de révolutionnaire par rapport à la cortisone, notons-le…
Dupixent ou dupilumab : quels risques de ces traitements?
En l’absence de recul longue durée sur ce traitement et ses effets secondaires, je me permets de remarques :
Un traitement qui ne traite pas les causes de la maladie, mais agit comme anti-inflammatoire à court terme
La première, c’est que le recul sur l’innocuité à long terme de tels traitements est fondamental, puisqu’on parle bien de pathologies chroniques, de long terme, qui affectent les patients parfois une vie durant. Or les traitements ne s’en cachent pas, et l’affirment même : ces maladies inflammatoires de peau sont chroniques et incurables (il y aurait tellement à dire sur le sujet, je ne vais pas me lancer maintenant : je vous rassure, hein?!) donc potentiellement le traitement doit etre renouvelable aussi souvent que de besoin. Logique non? C’est là que doit intervenir la notion de principe de précaution… enfin, je trouve!
Le traitement du psoriasis par anticorps monoclonaux a montré de nombreux effets secondaires de ce traitement… et notamment des flambées inflammatoires!
La deuxième remaqrue, c’est qu’on a du recul sur d’autres traitements au principe identique, par anticorps monoclonaux Je me base sur une étude de dermatologie / vénérologie de 2019, qui a étudié et typé les effets secondaires d’un tel traitement appliqué à des patients souffrant de psoriasis.
Elle montre les effets secondaires fâcheux (si ce n’est ironiques) du traitement du psoriasis par anticorps monoclonaux, ciblant cette-fois l’interleukine 17 ou IL17. « En ciblant l’IL17, [la] protection contre les agressions de la surface épithéliale est amoindrie, comme observé dans la dermatite atopique ».
Le traitement anti-inflammatoire a rendu des peaux à risque de développer des réactions, du fait de la mise en silence des mécanismes immunitaires « habituels ». Certains patients ayant reçu ce traitement anti-inflammatoire supposément, ont développé des crises inflammatoires (c’est un comble!) du fait d’une chute immunitaire de leur peau déjà affaiblie,
– eczématiforme : 24 cas, avec un délai d’apparition moyen de 29 semaines (1,5–156). L’histologie était de type eczéma dans 7 cas/8,
– psoriasiforme : 9 cas, différents de l’atteinte psoriasique initiale (inversé, palmo-plantaire), délai d’apparition moyen de 20.5 semaines (1–49). L’histologie confirmait le psoriasis dans 2 cas/2,
– réactions d’hypersensibilité : 8 cas, dont 7 angio-oedèmes au site d’injection,
– divers : 9 cas [tous inflammatoires!] = 2 vascularites, 1 lichen plan, 1 lichen folliculaire (ces 4 derniers confirmés à l’histologie), 1 acné, 1 folliculite non infectieuse, 1 Verneuil, 1 vulvite aspécifique et 1 dermite séborrhéique. Certains patients avaient plusieurs types de lésions.
D’après : Eruptions cutanées dysimmunitaires et inflammatoires au cours d’un traitement par anti IL-17 dans le psoriasis: 47 cas
On voit bien que sur la durée, le traitement anti-inflammatoire de type monoclonal peut fragiliser l’écosystème cutané et le rendre plus vulnérable à son environnement. Et générer de nouvelles inflammations! Je trouve que ces effets secondaitres sont inquiétants, puisqu’ils ne sont pas d’une autre nature que la problématique de départ.
Vous voyez le truc? Vous tentez de soigner une inflammation, et vous ressortez avec plusieurs autres types d’inflammations. Juste l’enfer! Comment les traiter…? On recommence?
On arrive vite au bout de a logique de ce type de traitement, qui, s’ils ne sont pas toujours mal tolérés, peuvent l’être!
C’est un peu l’idée de supprimer le voyant de danger du corps pour lui dire « tout va bien, continue »… et de ce fait de l’exposer à un nimbre croissant d’agressions extérieures… jusqu’où…?
La question mérite d’être posée, même lorsque le voyant a tendance à être un peu trop réactif de base, comme c’est le cas dans la dermatite atopique.
Conclusion
Risques et limites des protocoles anti-inflammatoires classiques
Selon moi, les traitements anti-inflammatoires synthétiques (cortisone ou anticorps monoclonaux) peuvent répondre à une urgence dermatologique. Critères d’urgence : intensité, étendue de la crise, impact insupportable sur le moral.
Mais ils ne peuvent se substituer à une approche holistique anti-inflammatoire et immuno-modulatrice sur le long terme! Et doivent rester exceptionnels et non pas un « premier recours », toujours selon moi.
J’affirme ici, au vu de mon expérience du sujet, qu’il semble dangereux de ne proposer que ces traitements lourds et lourds d’effets indésirables aux patients atteints, de plus en plus nombreux!
Il existe pourtant de nombreuses méthodes et pratiques de régulation de cette hyperactivité immunitaire et de cette inflammation chronique. Elles ne sont pas enseignées en cursus médical classique. Dommage.
J’en parle dans le prochain article!
Petit teaser :
La phytothérapie, bien pratiquée sous l’égide d’une praticienne ou un praticien certifié.e et apprécié.e (!) a ce pouvoir régulateur des inflammations de la peau.
On y pense moins, et c’est fort dommage : le toucher thérapeutique (les Asiatiques le savent bien), tel qu’on peut le pratiquer en Kobido (et dans d’autres types de massage) peuvent aussi avoir un effet anti-inflammatoire fantastique. Et sans effet secondaire, durable, efficace!
RDV au prochain article pour adopter les bonnes pratiques de vie et de santé et ne plus dépendre de la cortisone et autres traitements lourds et mal tolérés sur le long terme!
& N’oubliez pas de télécharger mon e-book, une mine d’informations sur le sujet!
Ensemble, Faisons Peau Neuve,
Virginie
Beaucoup de personnes qui prennent de la cortisone font des paliers beaucoup trop rapides pour arrêter. Résultats, des surrénales qui ne redémarrent pas correctement et son lot de problèmes associés…qui peuvent apparaître des années plus tard, donc personne ne fait le lien!
Ah c’est vraiment intéressant ta remarque! Tu veux dire par pallier que la diminution vers l’arrêt est trop brutale en cas d’usage ? ça m’intéressera de t’en parler prochainement ! Je connais aussi pas mal de personnes (dont j’ai fait partie) qui ont une utilisation pointillé
Ton article est très intéressant, et il montre que malheureusement dans notre société, beaucoup de personnes (docteurs comme patients) cherchent une solution rapide (médicaments) pour remédier aux effets, sans se donner la peine de chercher la vraie solution (hygiène de vie, changement du comportement alimentaire, etc.) pour éliminer la cause. Rien qu’avec la nourriture, on peut déjà tellement baisser l’état inflammatoire du corps… en plus de toutes les pistes que tu donneras dans ton prochain article (que j’ai hâte de lire d’ailleurs ! )
Salut Virginie,
On en a déjà parlé, mais mon eczéma s’est résorbé à quasi 100% depuis que j’ai arrêté de consommer des yaourts au lait de vache. Bon, dans mon cas, j’ai un problème d’intolérance au lactose, avec quasi à coup sûr un syndrôme de l’intestin irritable…mais voilà, depuis que j’ai arrêté les yaourts au lait de vache (je buvais déjà pas de lait), j’ai fait d’une pierre 2 coups. Quasi plus d’eczéma et moins de maux de ventres et problèmes de transits…alors que le diprosone et le locoïd étaient meilleurs amis…
a+
Benoit