Dans ce 2e article sur l’ « eczéma alimentaire » (c’est vos recherches google qui m’ont appris ce mot haha 😉 ), vous allez voir pourquoi le gluten industriel peut être un déclencheur vos crises d’eczéma atopique.
Dans cert article vous comprendrez :
- comment un eczéma peut être alimentaire… et donc l’expression d’un problème intestinal!
- comment l’alimentation peut causer des pathologies inflammatoires comme la dermatite atopique, le psoriasis ou l’acné inflammatoire
- ce qu’est, et n’est pas, l’intolérance au gluten, et ses symptômes
- comment mener un test d’éviction digne de ce nom
- en quoi l’intolérance au gluten est une « maladie du siècle », en cause dans de nombreuses pathologies inflammatoires!
Eczéma : un problème d’intestin!
Concept d’eczéma alimentaire : la peau et l’intestin, organes interfaces du corps
J’ai lu récemment sur un compte instagram assez rigolo sur l’eczéma… une énormité, que je me suis empressée de corriger. Le post disait : « Eczema is not a gut problem ». Heuuuuuuuu…. sorry but YES, it is a gut problem! En français : si, si, un eczéma atopique chronique a à coup sûr des causes intestinales, probablement majeures!
Alors je me dois d’introduire quelques bases importantes dans la compréhension de l’eczéma atopique.
Avec la peau, l’intestin constitue l’interface la plus importante entre le corps et le monde extérieur.
L’intestin est normalement une frontière hermétique.
La muqueuse intestinale, pour garantir son étanchéité, est :
- tapissée de mucus
- tapissée de cellules fixées les unes aux autres par un système qui ressemble à des boutons-pressions, les desmosomes.
Gluten et inflammation intestinale
Or le gluten en général, et plus particulièrement le gluten issu de variétés génétiquement sélectionnées pour la production à grande échelle (c’est-à-dire tous les blés et d’autres céréales produits industriellement aujourd’hui), cause une disjonction de ces demosomes! Et donc une porosité intestinale. Bon, et alors, en quoi est-ce lié à l’eczéma?
On sait aujourd’hui que l’eczéma atopique est une pathologie caractérisée par une anomalie de la réponse immunitaire. On sait aussi aujourd’hui que l’intestin, au sein du Gut Associated Lymphoid Tissue (le GALT), contient 80% des cellules immunitaires de l’organisme.
Lorsqu’il y a disjonction des desmosomes, cela veut dire que plein d’intrus se faufilent dans le corps. De façon imagée, les imprortuns ne passent plus la douane (les « plaques de Peyer »). Alors le système de réponse immunitaire, d’habitude bien rôdé, se met à dérailler, avec une désorganisation de la réponse.
Porosité de la barrière : une caractéristique commune de l’intestin exposé au gluten et le la peau atopique
Lorsque les intrusions non contrôlées au niveau de l’intestin arrivent de façon chronique, on observe une tendance à la surréaction immunitaire... une caractéristique typique, aussi, de la dermatite atopique.
Au contact trop fréquent / trop important de gluten, et notamment de mauvais gluten industriel, l’intestin va donc ressembler par certains aspects à la peau atopique : poreux, en état d’alerte immunitaire chronique, et avec une inflammation chronique.
On aura un intestin submergé, poreux… finalement un peu comme une peau atopique, poreuse, aux cellules trop lâches… et ces deux organes interfaces seront in fine submergés par les intrus, avec comme symptôme, entre autres, une réponse immunitaire désorganisée et une inflammation chronique.
Organes émonctoires : un effet rebond de l’intestin à la peau?
D’après les médecines alternatives, l’état de l’intestin poreux et inflammé va avoir un effet rebond sur la peau.
Le mécanisme en cause serait la prise de relais de la peau – en temps qu’organe émonctoire, chargé de l’évacuation des déchets du corps. Si l’intestin ne remplit plus bien son rôle d’éboueur du corps, alors la peau prend le relais en quelque sorte. Sauf qu’une peau atopique, déjà poreuse à la base, va être encore plus surchargée de travail de défense immunitaire.
La peau, en tant que deuxième interface avec le monde, est de base chargée d’un rôle stratégique de défense de l’organisme contre les intrus. En cas de défaillance de la réponse immunitaire intestinale, liée à sa porosité, la peau peut être amenée à jouer un rôle trop important dans la réponse immunitaire. Elle devient comme un itinéraire bis pour l’évacuation des corps étrangers
Ainsi, l’exposition trop importante de l’intestin au gluten peut donc renforcer le travail au niveau de la peau… qui n’a vraiment pas besoin de ça! Et aura une réponse immunitaire exacerbée, trop importante, tous azimuts. Une situation de « panique »… chronique!
Eczéma, psoriasis et acné inflammatoire, même combat?
Donc le gluten est la 2e cause alimentaire typique d’une inflammation de peau chronique, après le lactose.
Petite précision de départ : l’eczéma atopique n’est pas une allergie alimentaire : c’est bien une pathologie inflammatoire (liée à un dérèglement de la réponse immunitaire) et non allergique.
Avertissement : pour les personnes qui auraient de l’acné ou du psoriasis, vous êtes entre de bonnes mains, avec les copains eczémateux 😉 en effet, je parle beaucoup de l’eczéma atopique mais sachez que mes articles sur les causes des pathologies inflammatoires de la peau vous concernent aussi!
En effet, en médecine occidentale, on aime donner des noms et comprendre les problématiques de santé par le biais des symptômes.
Donc acné inflammatoire, psoriasis et eczéma peuvent être des expressions différentes d’un problème de fond identique, lié à une inflammation. Fou hein, ce retournement de regard 😉
Allez c’est parti, vous saurez tout tout tout sur le gluten industriel… et serez bientôt prêt à faire peau neuve, si vous êtes touchés par des inflammations chroniques de la peau.
Pour l’anecdote : article rédigé alors que je traverse moi aussi une période de crises d’eczéma atopique… Alors j’en ai « profité » pour faire des vidéos autour d’un « défi » ou « pseudo-défi » (car c’est ma routine en cas de crise d’eczéma) :
>>>Passer à travers la crise sans cortisone!
J’ai tourné ma vidéo « Point d’Etape » de sortie de la phase inflammatoire aujourd’hui… et phase aussi très glamour de… désquamation! Je tiens le bon bout!
Le gluten industriel, suspect n°2 de l’eczéma alimentaire
Assez médiatique, l’intolérance au gluten fait aussi l’objet de nombreuses légendes et abus de langage.
Un mini résumé, en espérant ne pas vous dire de bêtises moi non plus 😉
Déjà, parmi les personnes qui ne supportent pas d’ingérer du gluten, il y a deux groupes :
1 – Les personnes atteintes de la Maladie Coeliaque
Le groupe de ceux qui déclenchent une maladie auto-immune grave lors de la présence de gluten dans leur intestin : il s’agit des personnes touchées par la maladie coeliaque. Celle-ci, très grave, détruit les villosités de la paroi intestinale.
https://cliniquesmedicaleslacroix.com/fr/difference-entre-intolerance-gluten-maladie-coeliaque/
2 – L’eczéma alimentaire des personnes sensibles au gluten non-coeliaque (SGNC)
Ce groupe, qui s’agrandit depuis ces dernières décennies, est celui des personnes développant une « Sensibilité au gluten non-cœliaque » (SGNC).
Les études récentes parlent d’une prévalence de 3 à 6 % observée médicalement… sachant que ce pourcentage est probablement très sous-estimé, car cette intolérance n’est pas « noire ou blanche ». Donc de nombreuses personnes touchées ne le savent probablement pas (i.e. n’ont pas associé certains symptômes qu’elles vivent à cette cause).
Il n’est pas absurde d’estimer le nombre des personnes concernées par cette SGNC, par analogie avec la maladie coeliaque. Mettons que 9 personnes sur 10 touchées ne consultent pas pour ce motif. Donc on peut penser que la réelle prévalence de la SGNC serait de 30% minimum (3 x 10%). Or, parmi les 10% restants (hypothèse) le sachant, il est très probable que de nombreuses mettent en place une éviction en autonomie, sans suivi médical spécifique. Donc on pourrait gonfler ce pourcentage sans grand risque de se tromper. Disons 50% de personnes concernées par une sensibilité au gluten non-coeliaque?
Pas étonnant, en fait, vu que le gluten industriel n’est pas vraiment physiologique, et ne fait pas partie du régime habituel (au sens de la grande histoire de l’Humanité) des humains…
Intolérance au gluten, quels symtômes intestinaux et cutanés?
Dans les deux cas mentionnés, on va avoir, à cause de l’ingestion de gluten industriel, une altération de la capacité digestive, qui se caractérise par :
- une diminution de la capacité à absorber les nutriments nécessaires au fonctionnement du corps
- une baisse de la capacité d’élimination des déchets.
Sur une muqueuse qui fonctionne de façon sous-optimale, on aura forcément un problème d’émonctoire…
…et donc on est à risque de développer des crises d’eczéma atopique causée par des facteurs alimentaires.
Pourquoi?
Si je vous parle chinois, retournez lire l’article n°2 de la série 🙂
Et donc, une problématique d’intolérance alimentaire, par exemple au gluten industriel, peut causer de l’eczéma par prise de relais de la peau en tant qu’émonctoire, d’une part!
Mais aussi, d’autre part, par déséquilibre du système immunitaire causé par cette intolérance…
Or, on observe dans la phase inflammatoire de l’eczéma atopique, un emballement anormal de la réponse immunitaire de l’organisme.
Tout déréglage immunitaire chronique, souvent lié à un déréglement de l’équilibre intestinal, est donc un facteur aggravant de l’eczéma atopique.
Dans le cas du gluten, j’aurais des éléments à ajouter.
Eczéma alimentaire : comment mettre en place un test d’éviction du gluten industriel
2 cas se présentent à vous :
Si vous avez des doutes pour une potentielle maladie coeliaque
- Allez voir votre médecin!
- Pas d’auto-médication, on ne parle pas d’un petit rhume saisonnier là…
- Le médecin posera un diagnostic après analyses et pourra vous prescrire des compléments pour traiter les effets secondaires de la maladie, carences liéées à la mauvaise absorption (typiquement vitamine B12, acide folique, fer).
- Après, niveau traitement pas de grosses surprise : éviction radicale et à vie du gluten….
Pour ce qui nous intéresse plus particulièrement, c’est-à-dire si vous cherchez les causes alimentaires qui participent à l’entretien de votre condition inflammatoire : testez le gluten, après avoir réalisé le test du lactose (voir ici article dédié).
Test d’éviction du gluten pour limiter votre eczéma alimentaire atopique
Vérifiez si chez vous le gluten industriel fait partie du faisceau de causes d’eczéma atopique.
Le test d’éviction doit être radical
Vous devez évacuer toutes les sources de gluten…
Avec une possibilité d’exception pour les produits confectionnés à partir de variétés de blé anciennes : trouvez des pâtes bio et artisanales mentionnant l’utilisation de variétés de blé et céréales anciennes, dégotez une boulangerie qui utilise des froments et farines anciennes, ils communiquent dessus s’ils le font, et il existe de plus en plus de personnes sensibilisées à la question dans la filière pain!
J’insiste, de plus en plus de boulangeries, souvent biologiques, sont très attentives à leur sélection de farine ; et des céréales pauvres en gluten sont faciles à trouver en magasins bio aussi.
Et puis privilégiez d’autres céréales ou féculents (riz, pommes de terres, quinoa, millet, maïs, sarrasin…) Aujourd’hui, on mange moins de patates qu’avant, alors que c’est un super féculent, qui peut remplacer avec bonheur notre surconsommation de céréales contenant du gluten. Il existe plein de sortes de pommes de terre, et plein de recettes différentes pour les préparer, donc retrouvez ce féculent parfait qu’est la patate. Vous aurez la patate, promis!!
En revanche, évacuer le gluten industriel signifie : plus de pâtes industrielles, plus de gâteaux industriels, plus de pain industriels : ça peut être une petite révolution dans un mode de vie habituel, je sais bien!
La durée de l’éviction, pour en observer les effets
Là, plus que pour le lactose, dont la durée du test d’éviction, pour rappel, est d’environ 5 semaines, le test d’éviction est long : environ 4 mois!
Donc le test doit être soutenu pendant 4 mois + les 21 jours du renouvellement cellulaire de la peau, soit rès de 5 mois pour être large.
De quoi mettre en place de nouvelles pratiques de consommation et d’alimentation, c’est super! 🙂
4 mois, c’est la durée nécessaire pour que le corps parvienne à évacuer complètement les protéines de gluten. Ben oui, notamment si vous les digériez mal, ou que le gluten a diminué vos capacités émonctorielles (d’évacuation donc) au niveau intestinal, il va falloir du temps à retrouver un équilibre, et que les dossiers en retard soient enfin traités et évacués par le corps!
A noter que les résultats pour voytre peau apparaîtront, le cas échant, de façon progressive bien sûr. Donc vous aurez en fait assez vite une idée de l’impact positif, s’il existe, de ce test d’éviction sur votre santé. Comptez peut-être un mois pour observer des premiers effets?
Il faut ceoendant garder en tête que ka dermatite atopique est une maladie inflammatoire influencée par un faisceau de facteurs environnementaux, parmi lesquels l’alimentation
Eczéma alimentaire : une éviction après l’autre
Idéalement, il faudrait par rigueur scientifique, réaliser les test d’évictions l’un après l’autre. Pour le lactose et le gluten, je recommande de faire les tests successivement, pour bien observer les effets. Après, vous êtes les experts de votre propore corps. En tant que tels, si vous pressentiez l’utilité de de couper certaines sources inflammatoires immédiatement (si vous sentez votre corps proche d’un état de saturation ou d’un point de rupture : accélération des crises d’eczéma, enlisement dans ne phase inflammatoire chronique…), alors menez tout de front, allez-y! C’est peut-être le bon moment pour changer de cap et entrer sur une trajectoire de guérison.
Trop de sucre, trop de sel, acidité et staphylocoques dorés… à suivre dans le prochain article !
Je parlerai dans le prochain article du sucre et du sel (pas des sources d’intolérances à proprement parler, mais des facteurs pro-inflammatoires à n’en pas douter), et les tests de limitation de ces deux condiments pe_vent, eux, tout à fait être menés de front avec les teste d’éviction lactose + gluten!
Donc voilà, vous savez tout, ou oas mal de choses, ou enfin autant que moi haha, et le sucre et le sel, je les garde pour le prochain article sur l’acidité et l’eczéma, et la flore cutanée… avec notre prochain héros… le staphyolocoque doré!
La Sensibilité au Gluten Non-Coeliaque, maladie du siècle?
On est ici face à une intolérance civilisationnelle.
… Mais on mange très mal dans notre monde moderne… La fameuse baguette en France, en est un bon exemple. A l’instar aussi de tous les produits confectionnés à partir de variétés de blé modernes. Ces variétés ont notamment fait l’objet d’une sélection pour un gluten très élastique.
https://www.semencespaysannes.org/les-semences-paysannes/vie-du-reseau/105-le-gluten-industriel-pointe-du-doigt.html
Pour briller en société, sachez que le gluten est constitué de protéines, et notamment les gliadines et les gluténines.
Toujours selon le site de Semences Paysannes (qui apprécie pas trop le gluten industriel, vous l’aurez compris au vu de leur nom…),
Une grosse partie (65 %) de ces gluténines ont des poids moléculaires au moins cinq fois supérieures [qu’il y a 40 ans] et sont sans doute un des facteurs de problèmes au niveau digestibilité ou sensibilité non cœliaque.”
La proportion des protéines de froment dans les blés industriels contemporains a doublé depuis le début du XXe siècle aussi.
www.semencespaysannes.org, op.cit.
Niveau digestibilité de la chose, on repassera, visiblement! Finalement, ce qui est étonnant, c’est que seuls 50% de la population souffre de problèmes de digestion d’un tel « machin »!
Prenez soin de vous,
Amour,
Virginie de wHoUman
Merci beaucoup pour cet article. Mes enfants ont malheureusement fait les frais des lobbys des produits laitiers (mais noooon Madame, on ne peut pas être allergique aux protéines de lait de vache) alors je me suis débrouillée toute seule avec le gluten 😅 Résultat, un RGO gérable pour l’un et plus d’eczema pour l’autre. Les farines d’autres céréales sont vraiment bonnes en plus !
On mange vraiment du caca boudin à notre époque !
Bonjour Hélène !
Oh lalala, ton message me touche, car beaucoup de parents et de mamans hein, me semble-t-il en particulier, galèrent avec l’eczéma et le reflux de leur enfant… J’en ai fait et en fait toujours partie d’ailleurs 🦊 bravo d’avoir pris en main la santé de tes petits, le système médical s’intéresse si peu à l’alimentation et la nutrition. On a des maladies mais on ne traite pas des causes pourtant grosses connes des camions… Ou des 💩 boudins haha 😂
C’est toujours hallucinant de voir à quelle point notre alimentation peut avoir un impact sur nous ! Et encore plus avec ces produits modifiés / transformé dont nous inondent des industriels qui n’ont pas d’autres préoccupations que leur chiffre d’affaire. Ce qui est fou encore plus c’est l’impact de l’alimentation sur le mental. J’en ai fait l’expérience cette année. Changer son apport en sucre, en féculents,… Teansforme véritablement notre esprit ! Ça passe biensur par les apports nutritionnels mais aussi par la modification de notre flore intestinale, notre second cerveau, de plus en plus mis en avant dans le contrôle de nos émotions !
Oh wow, super ton témoignage ! (Et oui, on ne pense pas toujours a éviter barilla et la baguette beurrée du dimanche matin quand on a de l’eczéma… Et pourtant !!!)
En as tu parlé dans un de tes articles, du lien entre alimentation et mental (je l’observe moi aussi, mai je serai preneuse de plus d’information qualifiée… si tu as hésite pas à mettre un lien en commentaire !)
Merci et au plaisir de découvrir l’hypnose avec ton blog!
J’ai connu les difficultés avec ma fille et je voyais bien que c était lié en partie à l alimentation et les produits industriels sont vraiment à éviter.
Pas toujours facile de l expliquer aux enfants..
Oui c’est clair !! Et oui je connais aussi les difficultés pour mettre en place une alimentation saine dans un monde de snacking industriel généralisé 😱😖 c’est clair que la peau ne reflète peut être pas forcément qui nous sommes, mais elle reflète bien souvent ce que nous mangeons! J’avais ri une fois en lisant une influenceuse qui disait : « moi je mange mon SPF50 » impliquant qu’on peut déjà lutter contre les coups de soleil et le vieillissement cutané en mangeant bien! Je suis assez d’accord avec ce principe, la peau étant le miroir de notre état global de santé !